Les infos utiles pour un carve-out qui fonctionne
Les entreprises sont amenées à s’adapter au marché et à leur environnement économique qui sont en constante évolution. En termes de management, il n’est pas toujours facile de prendre des décisions stratégiques pour atteindre les résultats escomptés. Dès lors, le carve-out se présente comme une alternative de soulagement dont le but est d’alléger les contraintes organisationnelles au sein d’une entreprise. C’est une procédure, parfois complexe à gérer et qui nécessite la prise en compte de certains facteurs pour sa mise en place. Voici tout ce que vous devez savoir sur le carve-out et les éléments à prendre en compte pour la réussite de ce projet.
Qu’est-ce que le carve-out ?
Le carve-out est un terme anglo-saxon du jargon professionnel, dont le sens fait référence à une séparation ou à un détourage. En effet, c’est une procédure via laquelle une entreprise mère se sépare d’une ou de plusieurs de ses filiales. Elle effectue la scission avec un ou quelques-uns de ses actifs en vendant des titres de société, des équipements ou des fonds de commerce.
Avec le carve-out, chaque nouvelle entité peut être administrée de façon autonome et distincte et la société d’origine peut se concentrer sur ses principales activités. En d’autres termes, c’est une opération de découpage d’une partie de la filiale mère pour en faire une entreprise distincte.
La société d’origine administre de manière légale sa séparation avec un de ses organes ou une branche d’activité. Le carve-out peut avoir un objectif financier, permettant à l’entreprise de générer plus de liquidités pour faire face aux difficultés. Il est également possible que cette procédure soit imposée par la loi pour une question de droit de concurrence.
Quels sont les avantages du carve-out ?
L’un des principaux avantages du carve-out est d’ordre financier parce que cette opération permet d’avoir des fonds supplémentaires. En se séparant d’une de ses filiales, la société mère dispose de ressources supplémentaires pour investir dans un domaine adapté à sa politique de développement. Elle liquide des actifs qui ne sont pas utiles afin de créer de la valeur et d’accéder facilement aux marchés financiers. De plus, le carve-out contribue à l’efficacité opérationnelle et à la maximisation de la productivité.
La société mère peut désormais se concentrer sur ses principales missions et améliorer le rendement annuel. Il favorise aussi la flexibilité stratégique parce que l’entreprise peut réorganiser sa structure managériale et optimiser les ressources humaines, matérielles et financières. En outre, cette procédure contribue à la réduction des coûts de gestion et permet de mieux maîtriser le budget de fonctionnement.
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Quels sont les facteurs de succès du carve-out ?
La réussite d’un carve-out dépend essentiellement de trois facteurs relatifs à l’anticipation, au planning et à la communication. Il est aussi indispensable de gagner la confiance des potentiels acquéreurs pour le succès de ce projet.
L’anticipation et l’évaluation des besoins
Avant de passer à un carve-out, l’entreprise doit évaluer ses besoins et identifier les raisons qui justifient cette séparation. Elle est amenée à évaluer le rendement des branches d’activités ou des filiales non stratégiques lors d’un bilan. Cela lui permet de déterminer la filiale qui ne rapporte pas et dont elle doit réellement se séparer. C’est également une étape qui consiste à poser le diagnostic et à identifier les éventuels problèmes que pourraient engendrer cette séparation.
Il est indispensable de bien analyser la situation afin de ne pas perturber les activités en cours susceptibles d’apporter des résultats. L’anticipation vise à évaluer les potentielles difficultés sur le plan juridique, social et fiscal de cette opération. La société doit prendre en compte les contrats avec les collaborateurs, les fournisseurs et même avec les clients.
Il faut prévoir des négociations afin d’évoquer les propositions de départ, de mutations ou les sorts réservés aux différentes parties prenantes. C’est également durant cette étape que l’entreprise cédante doit vérifier les licences d’exploitation et les droits de propriété intellectuelle. En d’autres termes, la société doit réviser entièrement son business plan en incluant tous les aspects avant de penser au carve-out.
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Le planning et la phase de pilotage
Le planning est aussi l’un des déterminants capitaux qui participent au succès de cette procédure de séparation. Il consiste à monter le projet en interne en respectant les délais requis pour l’enclenchement d’un processus juridique. Le planning vise à attribuer les tâches à accomplir, à lister les personnes à contacter et à définir le pilotage du carve-out. Cette étape nécessite l’intervention de la filiale cédée, car il est nécessaire de prioriser ses intérêts et de gagner la confiance des salariés.
Le but est de minimiser l’impact de cette décision sur leur carrière et de favoriser une transition en douceur. Pour maîtriser les coûts et le calendrier de la procédure de séparation, il est conseillé de monter une équipe dédiée au projet. La direction doit constituer un groupe de collaborateurs composé d’expert en RH, en finance ou comptabilité, en fiscalité et en communication.
La communication avec les parties concernées
Pour la réussite du carve-out, l’entreprise mère doit miser sur une communication claire et transparente avec les salariés. En effet, il faut lancer les discussions le plus tôt possible avec les représentants des collaborateurs à divers niveaux. Le but est de les sensibiliser et d’éviter les confusions ou les oppositions qui peuvent provoquer le retard du projet. Ils doivent connaître les motifs de la séparation, l’identité du repreneur et les solutions envisagées pour les cas de départ.
Afin de garder une relation de confiance jusqu’au bout du carve-out, la direction doit partager toutes les informations de manière détaillée. Par ailleurs, il est primordial d’impliquer les salariés dans le processus de recherche d’acquéreurs pour la nouvelle entité. L’entreprise doit également respecter une charte de confidentialité et concevoir un plan de communication pour gérer les éventuelles fuites.
Gagner la confiance des potentiels acquéreurs
Dès que l’entreprise décide de se séparer d’une de ses filiales, elle doit cibler les meilleurs acquéreurs afin de gagner leur confiance. La société est censée instaurer un climat de sérénité dans l’optique de les inciter à formuler une offre intéressante. Cela passe par la préparation de la documentation à leur fournir, des rapports financiers complets, concis et fiables.
L’entreprise peut même cibler quelques repreneurs et leur proposer des approches personnalisées en mettant en avant quelques atouts. Il faudra leur expliquer en quoi l’acquisition de cette filiale sera une bonne affaire pour leur activité à court et à long terme.
Comment choisir un acquéreur pour un carve-out ?
Pour trouver le profil idéal dans le cadre d’un carve-out, l’entreprise cédante doit tenir compte de la solidité financière. Le potentiel acquéreur doit avoir les ressources nécessaires pour conclure l’opération et assurer la prise en charge de la nouvelle entité. Il doit être financièrement stable et en mesure d’investir dans la croissance de cette dernière.
Pour choisir un repreneur pour ce projet de séparation, l’entreprise peut également se baser sur la réputation. Un acquéreur fiable est un élément qui permet de rassurer les collaborateurs et de favoriser l’adhésion des représentants du personnel. Le repreneur doit jouir d’une réputation positive dans le monde des affaires pour faciliter la transition et maintenir la confiance des clients et des fournisseurs.
Par ailleurs, le track record est un indicateur à prendre en compte pour choisir un acquéreur pour un carve-out. Il s’agit de vérifier l’historique du repreneur en matière de fusion-acquisition ou de gestion d’entreprise, peu importe le secteur. S’il a une solide expérience, alors il peut contribuer à la réussite du projet et surtout dans les délais impartis.
De plus, l’entreprise mère est amenée à se baser sur la stratégie de l’acquéreur pour évaluer sa cohérence avec ses objectifs. La politique de fonctionnement du repreneur doit cadrer avec la vision de la société pour favoriser une intégration plus harmonieuse. L’entreprise analyse les plans à court, moyen et long terme de l’acquéreur pour déterminer s’ils peuvent faire évoluer la nouvelle entité.