Budget 2025 : Accord atteint entre députés et sénateurs lors de la CMP, mais les menaces de censure pèsent sur le gouvernement
Un bras de fer politique s’engage autour du budget 2025, où les compromis gagnés de haute lutte peinent à calmer les tempêtes parlementaires à venir. ⚖️
Alors que le budget 2025 suscite de vives discussions, un accord a finalement été trouvé entre députés et sénateurs au sein de la commission mixte paritaire. Un aboutissement qui pourtant n’apaise pas les tensions, alors que les menaces de censure continuent de planer sur un gouvernement exposé. Tandis que les oppositions critiquent un budget jugé sans concession, le climat politique se tend à l’approche d’un vote crucial. Comment ce compromis, qui touche à la fois les géants de l’industrie, l’écologie, et l’éducation, parviendra-t-il à surmonter le scepticisme ambiant et les défis d’adoption à l’Assemblée nationale ?
Le 31 janvier, les députés et sénateurs, réunis en commission mixte paritaire (CMP), ont trouvé un accord sur le budget 2025, un compromis qui intègre plusieurs ajustements suite à des désaccords persistants entre les deux chambres. Néanmoins, malgré les avancées réalisées, l’accord obtenu reste sous la menace d’une potentielle motion de censure, le budget étant jugé sans concessions majeures par plusieurs partis d’opposition.
Un Accord Fragile Obtenu Après Intenses Négociations
Après deux jours de débats acharnés, le 31 janvier a vu l’aboutissement d’un accord entre sept députés et sept sénateurs. Parmi les points cruciaux discutés figurent la contribution exceptionnelle des grandes entreprises, la restauration partielle du budget de l’écologie, et le maintien des postes d’enseignants. Ces discussions intenses ont permis de rapprocher des positions très éloignées entre l’Assemblée nationale et le Sénat.
La commission a proposé une contribution exceptionnelle des grandes entreprises, bien que cette mesure soit limitée à une durée d’un an au lieu de deux. Cette taxe concernait initialement 400 entreprises, et impose une imposition sur les bénéfices à hauteur de 20,6 % pour celles réalisant entre 1 et 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, et de 41,2 % pour les plus conséquentes.
Concernant l’écologie, bien que le Sénat ait proposé une réduction drastique dans ce secteur, une rallonge de 300 millions d’euros a été accordée pour renforcer le Fonds vert. Cependant, les critiques demeurent sur l’augmentation de la taxe sur les transactions financières, ce qui a provoqué le rejet par certains économistes et le patronat.
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Concessions Réciproques mais Craintes Persistantes
Du côté de l’aide médicale d’État (AME), des tensions ont également émergé. Initialement, le Sénat prônait une réduction de 200 millions d’euros, tandis que la CMP a concédé une coupure de 111 millions d’euros. Cette décision a soulevé une levée de boucliers parmi les socialistes, la qualifiant de faute morale.
Dans l’éducation, les annonces de suppressions de 4 000 postes d’enseignants ont fait place à la création de 2 000 postes pour les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). Par ailleurs, les avantages financiers accordés aux anciens Premiers ministres et présidents ont été discutés, mais finalement conservés, alimentant davantage les débats.
Risques de Censure et Incertitudes Politiques
Le vote de ce texte à l’Assemblée nationale le 3 février s’annonce complexe. Pour éviter un rejet, le gouvernement pourrait avoir recours à l’article 49.3, permettant une adoption du budget sans vote. Toutefois, cette stratégie pourrait inviter à une motion de censure, ouvrant ainsi une période d’incertitude sur l’avenir politique du pays.
Les socialistes, ainsi que le Rassemblement national, ont clairement signifié leur opposition au budget considéré sans concessions significatives. Boris Vallaud et Jean-Philippe Tanguy ont tous deux exprimé leurs préoccupations, laissant entendre qu’ils pourraient soutenir ou initier une motion de censure. Selon eux, le budget de 2025 n’incarne aucun changement par rapport aux propositions passées.
Dans ce climat tendu, l’avenir du gouvernement de François Bayrou est en suspens, car si une motion de censure venait à être approuvée, elle pourrait entraîner sa chute, plongeant la scène politique française dans une nouvelle ère d’instabilité. La France reste néanmoins un championne de la générosité, illustrant une opposition entre initiatives budgétaires et politiques sociales.