Comment l’inflation agit sur la bourse ?
En ce moment, le monde connaît une inflation ascendante. Avec cette inflation, ce n’est pas seulement les consommateurs qui sont mis en mal, mais aussi les entreprises. À ces derniers s’ajoute la bourse. Comment l’inflation agit-elle sur la bourse ?
L’inflation et son côté obscur
En termes simples, l’inflation représente la hausse des prix sur tous les produits de consommation directe et indirecte. On peut citer comme exemple le passage du prix de la baguette de pain de 75 centimes à 1 euro et plus. C’est une situation qui perturbe et indigne le consommateur lambda et cela est tout à fait compréhensible. Ce dernier n’a pas envie de dépenser largement pour un bien de consommation courante.
Il se pose clairement un problème de surdépense pour le consommateur et de manque à gagner pour les entreprises. Celles-ci gagnent moins, car le pouvoir d’achat baisse. L’inflation a donc bel et bien son effet négatif sur les entreprises. Le côté obscur de l’inflation est qu’elle n’attaque pas seulement les produits disponibles sur les étagères. Il y a d’autres produits beaucoup moins visibles qui sont aussi touchés. Les entreprises doivent alors pratiquer une politique visant à surtaxer les produits et faire des investissements supplémentaires.
Le second problème est le salaire. Si malgré l’inflation, les salaires ne sont pas revus à la hausse, alors l’inflation va appauvrir à petit feu les populations. Alors ces dernières commencent à moins consommer et les chiffres d’affaires des entreprises chutent. L’inflation limite la productivité et peut conduire à la perte d’emploi et au chômage chronique ou même au chômage technique dans les usines.
La perte de valeur des bénéfices et le rôle des banques
Les raisons pour lesquelles l’inflation représente une bête noire pour le marché sont encore plus flagrantes au niveau des banques. Les investisseurs considèrent la valeur d’une entreprise ou d’une société en fonction de leurs bénéfices dans le futur. Mais lorsque l’inflation monte en flèche au fil de temps, l’actionnaire a moins de chances d’acheter des biens avec des bénéfices. Chaque part qu’il arrive à percevoir n’a plus autant de valeur qu’espérée.
Par exemple, si Facebook a une possibilité de faire un bénéfice par action de 7 % l’année à venir, si le taux d’inflation est à zéro, la valeur de ces 7 % restera inchangée toute la période qui court de l’instant présent jusqu’au temps voulu. Si on prend l’exemple d’une pizza qui coûte 7€ et que l’inflation bat son plein jusqu’à 2 %, le prix de la pizza va aussi augmenter de 2 %. Plus le taux d’inflation est élevé et plus le prix de la pizza sera élevé.
Le rôle des banques centrales est assez déterminant dans ce cas. La hausse des prix est une situation inquiétante, car lorsque l’inflation dépasse le taux de 4 %, les banques centrales augmentent leur taux d’intérêt afin de limiter l’inflation. Le marché boursier devient hystérique.
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L’incidence sur la chute de la bourse
Comme souligné plus haut, une inflation n’est pas favorable pour les cours des marchés financiers. Cela s’illustre sur plusieurs raisons. D’abord, le capital devient coûteux. La cherté du capital est l’une des raisons pour lesquelles l’inflation est assez dangereuse pour les marchés boursiers. En effet, quand l’inflation s’installe, les banques centrales ont l’obligation d’augmenter les taux directeurs.
La Banque Centrale Européenne vient par exemple de relever de cinquante points de base ses taux directeurs. C’est une situation qui a surgi depuis plus de 11 ans. Les taux négatifs ont connu alors une fin ainsi que la politique monétaire accommodante. Le taux passera prochainement à 0,50 %.
Cette situation se déteint sur les entreprises et les sociétés commerciales, car elles empruntent maintenant à un taux élevé. La situation du marché devient moins avantageuse pour eux et le cours de leurs actions peut prendre un coup dur.
Ensuite, la hausse des taux d’intérêt entraîne nécessairement l’accroissement des rendements obligataires. Il est donc possible que les gérants de fond pensent à investir plus de capitaux sur les rendements obligataires. Ce faisant, ils seront tenus de désinvestir au niveau des actions. Cette tendance de la bourse sera donc baissière.
Enfin, du fait de l’inflation, le prix des matières premières prend de la valeur. Parfois, l’inflation au niveau des matières premières se ressent directement chez les consommateurs. Ces derniers réduisent alors leur marge de consommation. Les dividendes baissent à terme et les bénéfices fondent.
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Le lien entre l’inflation et le rendement des actions
La fixation des prix est une condition sine qua none pour l’avancement des activités des sociétés. Elle permet de prévoir la tendance des bénéfices des entreprises. Il existe des entreprises et des sociétés commerciales qui ont pour politique la limitation de la croissance des coûts sous le niveau général de l’inflation économique. Ceux-ci résistent bien à l’inflation.
Les impacts de l’inflation sont minimes si cette dernière ne dépasse pas un certain seuil. Avant ce seuil, les actions peuvent profiter de cette situation optimale. Mais lorsque l’inflation dépasse la barre de 4 %, plusieurs résolutions sont prises dans le but de valoriser le ratio cours/bénéfices et le ratio cours/valeur comptable.
Les marges EBIT sont dans ce cas contraint à une chute libre contrairement aux rendements sur les dividendes. Cela s’explique par le fait qu’en 1981, des secteurs entiers des marchés s’échangeaient largement sous leur valeur comptable après la longue période baissière. À la même période, les rendements globaux sur dividendes étaient relativement élevés.
Plusieurs études ont en effet démontré qu’au cours de la première phase d’un cycle inflationniste, les actions enregistrent des performances relativement bonnes, car les premiers signes d’inflation découlent souvent d’une amélioration de la conjoncture économique.
Il y a un décalage entre la reprise de l’inflation et le premier resserrement monétaire. Cette période peut s’étaler sur plusieurs mois, voire un an. Au cours de celle-ci, les actions profitent vraiment d’une situation optimale parce que les rendements obligataires réels deviennent négatifs, ce qui renforce l’idée qu’il n’y a pas d’autres options pour les actions.